Mauvaise nouvelle : nous bronzons parce que notre peau n'aime pas le soleil !
On conseille donc (fortement) à tous de sortir avec une bonne couche de crème solaire.
Mais que contiennent les crèmes solaires ?
Et nous protègent-elles vraiment ?
Lumière du Soleil et bronzage
Dans la grande famille des ondes que le Soleil nous envoie, certaines sont visibles (la lumière visible et ses couleurs), d'autres nous chauffent (les rayons infrarouges) et une petite partie nous fait bronzer : les rayons ultraviolets, les fameux UV !
On ne les voit pas, on ne les sent pas... mais ils traversent notre peau et cassent certaines molécules de notre corps en brisant les liens entre atomes de carbone, d'hydrogène et d'oxygène.
Imaginez le champ de bataille : des molécules estropiées incapables de fonctionner correctement et des "morceaux de molécules" qui se promènent en perturbant les cellules restées valides.
Face à ce carnage annoncé, notre peau sait fabriquer un bouclier de grosses molécules brunes appelées mélanine qui remontent à la surface : le bronzage !
Ce bouclier de mélanine absorbe les UV et freine ainsi leur passage dans la peau.
Une peau bronzée (ou naturellement sombre) est donc capable de protéger elle-même (en partie) ses couches les plus profondes et les plus fragiles.
Mais le bronzage n'est ni immédiat (il faut plusieurs heures au minimum), ni à toute épreuve contre les UV !
SOS crème solaire !
Limiter les méfaits des ultraviolets est certainement une bonne idée pour la santé future de votre peau.
Sans dramatiser, il faut au moins la protéger le temps pendant qu'elle fabrique son bronzage protecteur.
Mais, même après, un peu d'aide pour lutter contre les UV n'est pas inutile car ils franchissent toujours un peu le bronzage.
La protection d'une crème solaire dépend de son indice (indice de protection solaire ou IPS, appelé aussi FPS, facteur de protection solaire ou encore SPF, pour sunburn protection factor, en anglais) : plus il est élevé, mieux elle protège.
L'indice est le rapport entre le temps nécessaire pour avoir un coup de soleil avec et sans la crème solaire.
Si vous avez un coup de soleil au bout de 10 minutes sans crème solaire, une crème IP 20 signifie que vous aurez le même coup de soleil après 20 x 10 minutes (donc 3 h20) avec la crème.
Néanmoins, les chiffres indiqués sur les tubes proviennent de tests en laboratoire, en appliquant 2 mg de crème solaire par cm2 de peau : cela revient à utiliser le quart d'un tube de crème en une seule application. Ce qu'on ne fait jamais !
Pour être sûr d'être protégé, quelque soit l'indice (au dessus de 15, au moins) il faut remettre de la crème toutes les heures.
Mais, attention, l'indice d'une crème solaire n'est pas tout !
L'étiquette mentionne aussi si elle arrête-t-elle les UV A et les UV B, si elle résiste à un bain,...
Une crème qui bloque tous les UV B (les plus traîtres) est utile quels que soient le bronzage ou la couleur naturelle de la peau.
Pour les UVA, c'est à vous de juger :
- si la crème bloque tous les UVA, la peau ne changera pas de couleur du tout
- si elle laisse passer une partie des UVA, la peau bronzera tout de même mais plus lentement.
Une crème solaire à la loupe
Pour empêcher les UV de traverser la peau, il y a deux tactiques : former un barrage infranchissable ou les laisser passer mais "détourner" leurs rayonnement.
Pour former un barrage infranchissable, vous avez le choix entre
- porter une combinaison de ski... mais vous aurez l'air - disons - original sur une plage où il fait 25 degrés ! :-)
Oui, j'exagère... mais un T-shirt en coton n'est pas suffisant, ça c'est sur : les UV passent dans les mailles du tissu. - vous tartiner d'une couche épaisse de crème dite "minérale".
Ces crèmes (souvent estampillée "bio") contiennent beaucoup de talc, d'oxyde de zinc (ZnO) ou de dioxyde de titane (TiO2), qui bloquent le passage des UV.
Très opaques, elles ressemblent un peu à de la terre glaise blanche : c'est peu discret, mais efficace et sans danger pour la peau.
L'option "laisser passer mais détourner les UV"
est la plus répandue dans les crèmes solaires du commerce.
Ces crèmes sont des émulsions, c'est-à-dire des mélanges d'huile et d'eau.
Elles contiennent en général 95% de produits qui hydratent la peau et sentent bon...
les 5 % restants sont les molécules chargées de "neutraliser les UV" avant qu'ils ne rentrent dans la peau.
Pour cela, on utilise soit des filtres chimiques - appelés chromophores - soit l'oxyde de zinc et le dioxyde de titane cités plus haut, mais sous forme de nanoparticules.
Même sous forme de minuscules grains d'environ 100 nanomètres de rayon, ces minéraux continuent de diperser et absorber le rayonnement ultraviolet. Par contre, la crème est alors transparente.
Le souci est que l'on ne mesure pas pour l'instant les conséquences de l'utilisation des nanoparticules, ni sur notre corps, ni dans la nature où elles finissent forcément pas se retrouver au bout d'un certain temps...
Nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2)