Effrayant cet ouragan !
Ou est-ce un cyclone ? Un typhon ? Une tempête tropicale ?
Focus sur ces vents tourbillonnants autour d'un "oeil" dont on parlera sans doute de plus en plus au fil des ans : en réchauffant l'air et l'eau des océans, le dérèglement du climat les rend de plus en plus violents.
Quelle est la différence entre un ouragan, un cyclone et un typhon ?
Ces trois mots décrivent tous un même phénomène physique : des nuages tourbillonnants autour d'un "oeil" accompagnés de terribles rafales de vent.
Mais on appelle ces tourbillons :
ouragan en Atlantique Nord (USA, Canada,...) et en Pacifique Nord-Est
typhon dans le Pacifique Nord-Ouest
cyclone dans l’Océan Indien ou le Pacifique Sud
... et tempête tropicale quand il reste au dessus d'un océan sans arriver sur une île habitée ou un continent.
Comment se crée un ouragan ?
Au départ, tout ressemble à la formation d'un nuage d'orage (lire la page) : la chaleur fait monter dans le ciel des molécules d'eau sous forme de vapeur, puis cette eau redevient liquide en altitude et gonfle le haut du nuage.
Quand un orage se prépare ainsi, le résultat est le plus souvent un gros nuage en forme d'enclume... qui grossit et se charge d'électicité jusqu'au moment de produire des éclairs !
Mais quand cela se passe au dessus de l'océan et dans les Tropiques, il y a forcément énormément d'humidité... et dans les Tropiques, l'air et l'eau des océans sont tous les deux chauds.
Il suffit donc que la pression de l'air soit assez faible à un endroit au dessus de l'océan pour que l'eau de mer se mette à s'évaporer très rapidement.
L'air et la vapeur d'eau montent de plus en plus haut... et forment une colonne qui aspire l'humidité pour l'emmener en altitude.
Mais là-haut, il fait très froid et la vapeur d'eau se retransforme en eau liquide, sous forme de nuage.
Jusque-là, ça ressemble vraiment à un banal nuage d'orage et des dizaines de telles "usines à nuages" naissent chaque année sur les océans tropicaux...
Mais parfois, quand l'eau est très chaude et que la pression de l'air est assez basse, tout se passe de plus en plus vite, de plus en plus fort.
Les nuages en altitude commencent alors à s'enrouler autour de la colonne d'air chaud et humide.
Cet enroulement se fait dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord, en sens inverse dans l'hémisphère sud (à cause de la force de Coriolis qui n'est pas dans le même sens dans chacun des hémisphères).
La colonne d'air (qui deviendra l'oeil du cyclone) se déplace en "aspirant" sur son passage de plus en plus de molécules d'eau de mer qui font grandir les nuages en altitude. Et la vitesse des vents autour de la colonne grandit en même temps que le disque de nuage...
Tant qu'il reste au dessus d'un océan chaud, ce tourbillon a de grandes chances de continuer à grossir et accélerer... jusqu'à gagner le nom de "tempête tropicale".
S'il a l'air de se diriger vers des lieux habités, il est rebaptisé : cyclone, ouragan ou typhon selon le continent sur lequel il va "atterrir".
Panne de carburant...
Une fois qu'il survole la terre ferme, l'ouragan / typho / cyclone n'a - évidemment - plus en dessous de lui l’eau chaude de l'océan qui alimentait sa "machine infernale". Au dessus du sol, il y a bien moins de molécules d'eau à aspirer... et il arrête donc rapidement de gagner en puissance.
Mais toute cette masse de nuages qu'il a accumulée ne disparaît pas : elle se tranforme en pluies diluviennes ! Et s'il reste un peu "coincé" sur son trajet, les inondations peuvent être dramatiques...
Vents furieux et pluies ne sont pas réservés aux régions qui bordent les océans : bien souvent, avant d'arriver sur un continent, il a survolé des îles, trop petites pour l'affaiblir... mais en les secouant de toutes sa force !
Classement
Pour donner une image de leur puissance, on classe ce genre d'événement venteux surtout selon la vitesse des vents selon une échelle dite "échelle de Saffir-Simpson" (du nom de l'ingénieur Herbert Saffir et du docteur Robert Simpson, alors directeur du National Hurricane Center, qui l'ont créée en 1969).
Deux autres mesures peuvent en fait influencer le classement : l'élévation du niveau de la mer (qui traduit la hauteur des vagues qui accompagneront l'arrivée du tourbillon) et la pression atmosphérique (car plus elle est faible, plus le tourbillon risque de grossir).
- Vents entre 37 et 62 km/h : dépression tropicale
- Vents entre 63 et 117 km/h + orages violents : tempête tropicale
- A partir de 118 km/h, on parle vraiment d’ouragan, de cyclone ou de typhon, en leur attribuant une "classe" :
vents de 118 à 153 km/h : classe 1
vents de 154 à 177 km/h : classe 2
vents de 178 à 209 km/h : classe 3
vents de 210 à 249 km/h : classe 4
vents de plus de 249 km/h : classe 5
Comment nommer un cyclone ?
Depuis 1953, les météorologistes donnent un nom à chaque cyclone / ouragan / typhon.
Mais depuis 1979, ces noms sont donnés au niveau mondial par ordre alphabétique en alternant les prénoms de filles et les prénoms de garçons.
En 2017, on a ainsi vu se succéder sur l'Atlantique les ouragans, par ordre de naissance, Harvey, Irma, José, Katia,...
Et les vents peuvent continuer de souffler : une liste est prête plusieurs années à l'avance !
Cet ouragan s'appelait Ivan. En septembre 2004, il a frôlé et dévasté la Grenade - ainsi que de nombreuses îles des Antilles et les côtes américaines de l'Alabama - en se gonflant et dégonflant plusieurs fois jusqu'à la classe 5 durant ses trois semaines de vie...